Découvrons la Ronce !
Aujourd’hui je vous propose de découvrir la ronce, Rubus Fructicosus !
Quelle drôle d’idée hein ? Cette ronce envahissante, qui se propage facilement… et pleine d’épines en plus ! Et bien oui, la ronce est médicinale !
Un peu de Botanique pour commencer :
La ronce commence par pousser droite puis elle rejoint le sol et s’enracine par marcottage la 2eme année, elle émet alors de nouvelles tiges qui se répandent rapidement. En général elles apparaissent sur des terrains dénudés, avant que les arbres ne poussent, ensuite, elles disparaissent.
Son nom latin est Rubus Fructicosus, qui bien de “ruber” rouge, comme la couleur des fruits et “Fructicosus” signifiant buissonnant. Elle fait partie de la même famille que les framboises. L’identification exacte de la plante est difficile car elle s’hybride et mute très facilement. En général on l’appelle Ronce Commune, et il y aurait plus de 2000 formes de cette même espèce.
Même si elle est parfois appelée “mûrier sauvage” elle n’est pas à confondre avec l’espèce Morus, les mûriers.
Les fruits apparaissent généralement sur les rameaux de 2 ans. Ces fruits sont comestibles et sont très utiles pour les oiseaux. En effet, les fruits sont riches en hydrates de carbone pour les aider à affronter l’hiver et / ou la migration vers le sud. Les excréments des oiseaux sont souvent bleu foncé ou pourpre pendant cette période de l’année.
Un peu d’histoire :
Il y a de nombreuses légendes avec la ronce, pour protéger le royaume des fées.
On remonte au IVe siècle avant JC pour les premières indications de l’utilisation de la ronce avec le Grec Theophraste. Il reconnait ses propriétés astringentes, antihémorragique et antidiarrhéique. Pline l’ancien l’indique comme remède de la bouche, de la gorge et de l’estomac. Horace, pourtant poète et non médecin, recommande de “mangez avant la fin du repas des mûres noires, cueillies sur l’arbuste avant que le soleil ne soit trop chaud, c’est le moyen le plus sûr de passer l’été sans être malade”. Pour Hildegarde de Bingen les mures sont fortifiantes.
Et aujourd’hui ?
Son usage le plus courant est en Gemmothérapie. Les jeunes pousses, appelées turion, en macérat sont utilisées pour oxygéner et régénérer les tissus surtout en cas d’insuffisance respiratoire, de broncho-pneumopathie, de fibrose pulmonaire. Elle est aussi utilisée pour protéger les os et stimuler l’ossification en cas d’ostéoporose, de fracture…
En tisane, il faut bien filtrer pour enlever les poils de la feuille qui pourraient irriter la gorge. Elle est surtout utilisée en cas de diarrhée chronique et de maux de gorge. La tisane peut aussi être utilisée pour faire des gargarismes ou bain de bouches en cas d’aphtes ou d’inflammation de la gorge ou de la bouche.
Sur une compresse, en application donc externe et locale, la tisane de ronce peut être appliqué pour accélérer la cicatrisation de plaies et ulcères.
La ronce est aussi utilisée en externe contre l’acné, l’eczéma. Elle est aussi utilisée pour soulager des règles abondantes ou les pertes blanches.
N’oublions pas son utilisation culinaire ! Elle est très utilisée pour confitures, gelées, pates de fruits… Les pétales de fleurs sont aussi comestibles (elles sont riches en vitamine C) et les jeunes pousses ont un gout de noisette ou de noix de coco ! Les fruits sont riches en calcium.
Le sirop de mûre peut être médicinal et être utilisé pour adoucir la gorge et l’estomac ou contre la diarrhée, plus facile à prendre pour les enfants.
L’écorce est utilisée en vannerie.
La législation
La feuille est libérée et vous la retrouverez donc dans mes tisanes.
En complément alimentaire, je peux utiliser la feuille, le fruit ou la jeune pousse. De plus, je peux utiliser les jeunes pousses en macérat comme complément alimentaire.
Précautions
La ronce est bien tolérée. Attention cependant pendant la grossesse.