Partons à la découverte du Lierre!
Partons aujourd’hui à la découverte d’une plante commune : Le lierre grimpant (Hedera helix).
Je vais commencer par une idée reçue très populaire sur le lierre grimpant :
À votre avis ? Faut-il l’éliminer, car il étouffe l’arbre sur lequel il grimpe ?
Eh bien, c’est faux !
Effectivement, le lierre utilise l’arbre pour aller chercher la lumière et aller encore plus haut. Quand il est installé sur l’arbre, il offre de nombreuses possibilités de nids aux insectes, oiseaux et autres petits animaux. Notamment pour l’hibernation des coccinelles. Le lierre peut protéger l’arbre lors d’un feu ou d’un gel fort. Le lierre absorbe également l’humidité, il protège donc l’arbre des champignons et bactéries. Ils n’ont pas besoin l’un de l’autre pour vivre, mais quand ils sont ensemble, ils s’aident, on parle de mutualisme. Le lierre n’est donc absolument pas un parasite. De plus, le lierre fleurit tard dans l’année, vers septembre, à cette période toutes les autres fleurs ont déjà fané, il est de ce fait très utile aux abeilles en cette saison.
Un peu de Botanique
Le lierre fait partie des plantes courantes qui nous entoure. Mais même si vous savez le reconnaitre, peut-être que vous ne savez pas tout à propos de cette plante !
Le nom du lierre grimpant est Hedera helix L. , Hedera est issu de haerere « être attaché ».
Il fait partie de la famille des Araliaceae, famille de lianes arbusives, à feuilles persistantes. Les feuilles du lierre tombent au cours de leur 6éme année. Les feuilles du Lierre sont alternes, à limbe assez coriace, vert foncé ou légèrement blanchi sur les contours du limbe. Les feuilles juvéniles sont en forme d’étoile. Les feuilles du lierre adultes ont une particularité : il y a en réalité 2 types de feuilles adultes.
Il y a les feuilles qui ont accès à la lumière qui sont plutôt ovales, le bout pointu. C’est sur cette partie de la liane que va apparaitre les fleurs et les fruits.
Les autres feuilles sont celles qui grimpent sur le tronc de l’arbre
Cette partie de la tige s’agrippe sur le tronc grâce à des crampons qui lui permettent de s’accrocher aux aspérités de l’arbre. Cette partie de la liane est stérile, il n’y aura jamais de fleurs ni de fruits.
On peut voir aussi cette partie du lierre au sol, qui court pour aller grimper sur un autre arbre.
Un peu d’histoire
Dans l’antiquité, on s’en servait pour les couronnes nuptiales des jeunes mariés. Par la symbolique « Je meurs ou je m’attache », il représente l’Amour.
Les romains buvaient le vin dans des gobelets creusés dans le bois du lierre, apparemment le lierre aurait un effet contre les maux de tête dus à l’alcool !
On retrouve des traces de l’utilisation du lierre pendant la période médiévale, dans des écrits de Hildegarde de Bingen, contre la jaunisse, les maladies de la rate, les crachements de sang, l’aménorrhée et la dysménorrhée.
On utilise aussi les feuilles de lierre en cataplasme sur les plaies, les brûlures, les ulcères, les abcès et en cas de mauvaise circulation sanguine. Dans du vinaigre, il peut aider à lutter contre les cors.
Les baies étaient utilisées comme purgatives.
Des sacs remplis de feuilles de lierre étaient placés dans le lit pour lutter contre les rhumatismes et aider à dormir. Ces sacs pouvaient être aussi suspendus dans les étables pour éviter le lait de tourner.
On dit aussi que les maisons recouvertes de lierre sont protégées contre les mauvais sorts.
Et aujourd’hui ?
Aujourd’hui, le lierre est surtout utilisé pour faire de la lessive, grâce aux saponosides contenus dans les feuilles.
Pourtant, on peut l’utiliser pour un réel usage médicinal !
Les feuilles peuvent être utilisées en cas de bronchites, d’asthme et de coqueluche, par leurs propriétés expectorante, antitussive et antispasmodique bronchique.
En application externe, il peut aider à combattre les rhumatismes, les mauvaises circulation veineuse mais aussi combattre la cellulite par son action lipolytique.
En homéopathie, il est utilisé contre l’anxiété, l’insomnie, la patraquerie et l’hyperémotivité. C’est le jeune rameau qui est utilisé, le remède est sous le nom latin de la plante: Hedera helix.
Législation
Alalala legislation, quand tu nous tiens… le lierre grimpant n’est pas une plante libérée. Il est donc réservé à la pharmacopée. Vous ne trouverez donc pas de lierre dans mes plantes.
Précautions d’emploi
Attention si vous décidez de faire des essais de cataplasme : les feuilles peuvent provoquer des dermites irritantes.
En tisane, il est irritant pour les enfants de moins de 12 ans et les femmes enceintes.
Et les baies sont toxiques ! Elles sont utilisées en teintures pour raviver des étoffes noires ou pour les cheveux également.